Edith Wharton, née Edith Newbold Jones le à New York (États-Unis) et morte le à Saint-Brice-sous-Forêt (Val-d'Oise, France), est une romancière, nouvelliste, poétesse et essayiste américaine.
Première femme à recevoir le prix Pulitzer du roman (1921) et à être nommée docteur honoris causa de l'université de Yale (1923), Edith Wharton a laissé au moins trois romans majeurs : Chez les heureux du monde (1905), Les Beaux Mariages (1913) et Le Temps de l'innocence (1920), ainsi que des nouvelles remarquables, et l'inclassable Ethan Frome que certains considèrent comme son chef-d'?uvre.
?Préface par Sarah Fosse de L'Âge de l'innocence, nouvelle traduction de The Age of innocence, Belles Lettres 2019.
The Mount, la propriété d'Edith Wharton à Lenox, Massachusetts.
Edith Newbold Jones est le troisième enfant et la première fille de George Frederic et Lucretia Jones. Sa famille appartenait à la haute société new-yorkaise. Elle passe une partie de son enfance en Europe, à Paris d'abord, puis à Bad Wildbad en Allemagne et à Florence. Sa famille ne retourne à New York qu'en 1874. Dès son enfance, elle fait preuve d'une intelligence et d'une imagination exceptionnelles. Adolescente, elle écrit des poèmes et une nouvelle, Fast and Loose, achevée en 1877. Elle publie à compte d'auteur un recueil de poèmes, Verses, en 1878. Plusieurs de ses poèmes paraissent dans l'Atlantic Monthly à partir de 1880.
À 23 ans, elle épouse Edward (Teddy) Robin Wharton, issu du même milieu qu'elle mais de douze ans son aîné. Ils ne partagent aucun intérêt intellectuel et artistique et finissent par divorcer en 1913, après de nombreuses infidélités de Teddy, dont la santé mentale décline.
En 1890, sa première nouvelle, Mrs Manstey's View, paraît dans le Scribner's Magazine où elle publiera régulièrement.
Entrée dans le monde des lettres et premiers succès
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En 1893, elle rencontre aux États-Unis pour la première fois l'écrivain Paul Bourget, qui l'introduira dans la haute société parisienne lorsqu'elle se rendra en France.
Son premier ouvrage, The Decoration of Houses (en), écrit en collaboration avec son ami architecte Ogden Codman (en) et paru en 1897, est un succès immédiat.
En 1902, elle s'installe à The Mount (Lenox, Massachusetts) (en), la maison que les Wharton ont fait construire à Lenox, mais retourne en Europe en 1903, où elle rencontre en Angleterre Henry James, avec qui elle restera liée jusqu'à la mort du « Dearest cher Maître » en 1916.
En 1905, elle publie Chez les heureux du monde (The House of Mirth), dans le Scribner's Magazine.
Période parisienne
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Plaque apposée au n 53 de la rue de Varenne à Paris, où Edith Wharton habita de 1910 à 1920.Plaque apposée au n 3 de la place des États-Unis (Paris), où elle a séjourné.
En 1907, elle s'installe à Paris. Au fil des années, elle fréquente des écrivains français tels que Paul Bourget, Jacques-Émile Blanche, Anna de Noailles, André Gide et Jean Cocteau, ainsi que plusieurs « grands de passage », tels que Henri Adams, Henry James, Theodore Roosevelt, Walter Gay. Son installation à Paris, puis après 1919 dans sa villa Pavillon Colombe à Saint-Brice-sous-Forêt, n'altérèrent guère son goût du voyage. Elle loue à Hyères (ville qu'elle a connue grâce à Paul Bourget), le Castel Sainte-Claire et devient l'amie de Marie-Laure de Noailles.
En 1911, Ethan Frome, commencé l'année précédente en langue française, paraît dans le Scribner's Magazine, suivi par L'Écueil en 1912.
Engagement social et consécration
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Edith Wharton à l'âge de 45 ans (photo de 1907).
Pendant la Première Guerre mondiale, elle fonde les American Hostels for Refugees, collecte des dons et visite les hôpitaux du front. Les récits de ses visites sont publiés dans un recueil intitulé : La France en Guerre (Fighting France: From Dunkerque to Belfort (en). Elle est décorée de la Légion d'honneur en 1916.
En 1920, paraît Le Temps de l'innocence (The Age of Innocence), pour lequel elle recevra l'année suivante le prix Pulitzer. En 1923, elle est la première femme à être faite Docteur honoris causa de l'Université Yale.
En 1927, elle achète le Castel Sainte-Claire-du-Château, à Hyères, et se rend souvent chez ses grands amis, Paul Bourget et son épouse, Minnie, dans leur propriété du Plantier de Costebelle.
Écrits autobiographiques et fin de vie
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Tombe d'Edith Wharton au cimetière des Gonards à Versailles.
Le 27 avril 1934, elle publie son autobiographie, A Backward Glance. Le 11 avril 1935, à 73 ans, elle a une crise cardiaque, sans séquelle. Une nouvelle crise se produit le 1 juin 1937, à laquelle elle succombe le 11 août. En 1937, est publié son recueil Ghosts, qui est traduit en français près de soixante années plus tard, en deux volumes distincts : Grain de grenade et Le Triomphe de la nuit.
Son dernier roman Les Boucanières, inachevé, est publié à titre posthume en 1938. Une nouvelle version, achevée par Marion Mainwaring (en) à partir du synopsis et des notes écrits par Wharton, est publiée en 1993.
Ses funérailles sont célébrées à l'église de la Trinité de Paris.
Edith Warton repose au cimetière des Gonards à Versailles.
Archives
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Les archives d'Edith Warton sont déposées et consultables à la bibliothèque de l'université Yale la Beinecke Rare Book & Manuscript Library.
?(en-US) Susan Goodman, « Bearing Witness: Edith Wharton's "The Book of the Homeless" », Mosaic: An Interdisciplinary Critical Journal, Vol. 46, No. 2, , p. 87-103 (lire en ligne).
?(en-US) « Edith Wharton », sur npg.si.edu (consulté le ).
?Edith Wharton, Fighting France : From Dunkerque to Belfort, Charles Scribner's Sons, (lire en ligne).
?(en-US) americangirlsartclubinparis, « Edith Wharton French Legion of Honor », sur American Girls Art Club In Paris. . . and Beyond (consulté le ).
?(en-GB) Telegraph Reporters, « Edith Wharton: a magnificent and subtle writer », The Telegraph, (ISSN 0307-1235, lire en ligne, consulté le ).
?Erreur de référence?: Balise <ref> incorrecte?: aucun texte n'a été fourni pour les références nommées :0
?John Updike, « The Changeling, A new biography of Edith Wharton. », The New Yorker, (lire en ligne).
?(en-US) « The Buccaneers », sur www.publishersweekly.com (consulté le ).
?(en-US) Lee Sigelman, « By Their (New) Words Shall Ye Know Them: Edith Wharton, Marion Mainwaring, and "The Buccaneers" », Computers and the Humanities, Vol. 29, No. 4, , p. 271-283 (lire en ligne).
?(en-US) « Edith Wharton », sur The Mount | Edith Wharton's Home (consulté le ).