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Naissance | Dijon |
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Décès |
(à 73 ans) Dijon |
Sépulture |
Commarin |
Nom de naissance |
Henri Joseph Vincenot |
Nationalité |
française |
Formation |
HEC Paris (à partir de ) École supérieure de commerce de Dijon-Bourgogne |
Activités |
Poète, peintre, dramaturge, sculpteur |
Père |
Charles Vincenot (d) |
Mère |
Marguerite Vincenot (d) |
Conjoint |
Andrée Vincenot (d) |
Enfants |
A travaillé pour |
Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée La Vie du rail |
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Genre artistique |
roman |
Distinction |
Prix Lamartine Prix de la revue indépendante Prix Franco-Belge/Prix Renaissance/ prix Olivier de Serres |
La Billebaude |
Henri Vincenot, né le à Dijon et mort dans la même ville le , est un artiste, écrivain, peintre et sculpteur français.
Né à Dijon 8 rue des Perrières, dans le quartier cheminot près de la gare, Henri Vincenot passe son enfance dans une famille d'employés du chemin de fer. Son père est dessinateur-projeteur à la Voie, dans les bureaux du PLM (ligne de Paris-Lyon à Marseille) en gare de Dijon. Son arrière-grand-père paternel, d'abord compagnon-forgeron à Châteauneuf, s'était engagé comme mécanicien de locomotives à vapeur au dépôt de Dijon. Son grand-père maternel était compagnon-sellier-bourrelier. Ses deux grands-pères Compagnons-Passants-du-Devoir l'initient à l'esprit compagnonnique. Enfant, il est atteint d'une pleurésie et est envoyé 2 ans en vacances d'été en bord de mer, à Binic en Bretagne.
Il passe ses vacances d'enfant et d'adolescent chez ses grands-parents maternels à Commarin. Son grand-père Joseph (le Tremblot de La Billebaude, best-seller des années 1970-80) lui enseigne la vie de la nature, la faune, la flore, l'apiculture et la chasse (tous des thèmes de ses nombreux romans). Lors d'une battue au sanglier, le jeune Vincenot (17 ans) s'égare en pleine forêt et découvre un petit hameau en ruines : il se jure qu'un jour il le fera renaître et y finira sa vie. Il s'agit du lieu-dit la Peurrie (ou Pourrie, ou Peût riot : petit ruisseau, en patois bourguignon). Avec son épouse et ses enfants, il tiendra parole et parlera de cette aventure comme de « la folie de [sa] vie jusqu'à [sa] mort ». Il rachètera les parcelles de ce hameau et consacrera toutes les vacances avec sa famille à le restaurer.
Après des études secondaires au lycée Saint-Joseph de Dijon, il intègre l'ESC de Dijon où il rencontre Andrée Baroin qui deviendra sa femme. Parallèlement, il étudie le piano, fréquente les Beaux-Arts (sculpture, dessin, peinture) et le Conservatoire (Théâtre). Il est reçu au concours d'entrée à HEC à Paris en 1930. En 1933, Henri part pour le Maroc pour y effectuer son service militaire. Il y trouvera l'inspiration pour son roman Le Sang de l'Atlas. Blessé lors d'une embuscade dans le Haut-Atlas, il séjourne en maison de convalescence à Salé où il réalisera de nombreux croquis et aquarelles.
À son retour en France, il entre au P.L.M. au titre d'ingénieur à Louhans et à Saint-Jean-de-Losne. Mais le travail de bureaucrate ne lui plaît guère. Il réalise alors un reportage sur le transport et l'expédition des poulets de Bresse, à Notre métier, journal ferroviaire parisien. Cela lui ouvrira plus tard les portes du journalisme.
En 1936, il épouse Andrée Baroin (personnage récurrent dans plusieurs romans sous divers prénoms très symboliques), qui fut l'unique amour de sa vie. En 1944, il est arrêté par la Gestapo à Dijon. Blessé, il s'échappe du QG de celle-ci et se cache dans les bois de la Montagne bourguignonne jusqu'à la Libération.
Le jeune couple aura quatre enfants : Jean-Pierre, Marie-Claudine, François et Denis, mais la surdité du fils aîné oblige la famille à s'installer en 1945 à Paris, pour être proche d'un institut spécialisé. Ils y restent vingt-cinq ans, au cours desquels Henri fait du journalisme comme reporter, rédacteur et illustrateur à La Vie du Rail. Il y publie notamment des récits touristiques et culturels de parcours sur différentes lignes ferroviaires françaises : les voyages du professeur Lorgnon. Parallèlement, il met en scène ses pièces de théâtre et réalise plusieurs expositions de peinture. Il est également passionné de rugby et y joue avec ses fils et gendre et aussi un ami : Haroun Tazieff. En 1951, après le Prix du Théâtre Universitaire et Amateur décerné à sa pièce Ceux du vendredi, les éditions Denoël lui proposent un contrat pour sept romans. Le premier, Je fus un saint, est publié en 1952.
Henri Vincenot prend sa retraite en 1967 et s'installe à Commarin, village de vacances de son enfance, où il écrit ses ouvrages les plus connus. Il continue à peindre, à dessiner, à sculpter, tout en jardinant, en s'occupant de son troupeau de moutons et en entretenant le hameau perdu. Ce chantier, qu'il considère comme le Grand ?uvre de sa vie, est le symbole du retour à la terre de ses ancêtres, loin des turbulences de la vie concentrationnaire des villes, dans une nature sauvage où la vie est belle et simple (lieux répertoriés par les services de la DRAC).
Il est révélé au grand public en 1976 par Bernard Pivot dans l'émission Apostrophes.
En sa femme Andrée meurt d'une hémorragie cérébrale, laissant un conjoint inconsolable.
Henri Vincenot meurt l'année suivante, en 1985, d'un cancer du poumon. Il repose, dans son hameau ressuscité, sous une croix celtique aux côtés de sa femme et de son fils François.
Ce dernier était restaurateur et père de cinq enfants. Son fils Jean-Pierre, diplômé de l'École Boulle, fut maquettiste pour les ateliers d'urbanisme de la Ville de Paris. Son autre fils Denis fut policier à la brigade des stupéfiants à Dijon. Sa fille Claudine fut professeur de lettres pendant 15 ans au Maroc et soutint une thèse sur Gérard de Nerval. Depuis le décès de ses parents, elle s'occupe de la conservation de l'?uvre de son père et écrit.
Henri Vincenot a donné son nom au collège et au lycée polyvalent de Louhans en Saône-et-Loire, ainsi qu'au Collège de Chalindrey au sud de la Haute-Marne.