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Philippe de Gaulle
Illustration.
Philippe de Gaulle en 1976.
Fonctions
Sénateur français
?
(17 ans, 11 mois et 28 jours)
Élection 28 septembre 1986
Réélection 24 septembre 1995
Circonscription Paris
Groupe politique RPR (1986-2002)
UMP (2002-2004)
Successeur Philippe Dominati
Inspecteur général des forces maritimes et aéronavales
?
(2 ans, 1 mois et 27 jours)
Prédécesseur Jean Tardy
Successeur Gérard de Castelbajac
Biographie
Nom de naissance Philippe Henri Xavier Antoine de Gaulle
Date de naissance
Lieu de naissance Paris 15 (France)
Date de décès (à 102 ans)
Lieu de décès Paris 7 (France)
Nationalité Française
Parti politique RPR (1984-2002)
UMP (2002-2004)
Père Charles de Gaulle
Mère Yvonne Vendroux
Fratrie Élisabeth de Gaulle
Anne de Gaulle
Conjoint Henriette de Montalembert de Cers
Enfants Charles de Gaulle
Yves de Gaulle
Jean de Gaulle
Pierre de Gaulle
Diplômé de École navale
Royal Naval College
École supérieure de Guerre navale
Collège de défense de l'OTAN
Centre des hautes études militaires
Institut des hautes études de Défense nationale
Profession Officier général de la Marine nationale
Écrivain
Religion Catholicisme

Philippe de Gaulle, né le à Paris et mort dans la même ville le , est un officier général de marine et un homme politique français.

Fils du général Charles de Gaulle et d'Yvonne de Gaulle, issu de l'École navale (promotion 1940), passé par l'aéronautique navale, il termine sa carrière militaire en 1982 aux rang et appellation d'amiral. Il est ensuite sénateur de Paris (RPR puis UMP) de 1986 à 2004. Il meurt à l'âge de 102 ans.

Biographie

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Enfance

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Fils de Charles André Joseph Marie, capitaine d'infanterie chevalier de la Légion d'honneur, et de Yvonne Charlotte Anne Marie Vendroux, Philippe Henri Xavier Antoine de Gaulle naît le au 99, boulevard de Grenelle dans le 15 arrondissement de Paris, puis il est baptisé le en l'église Saint-François-Xavier. Il a pour parrain son oncle paternel, Xavier de Gaulle et pour marraine Marguerite Vendroux, sa grand-mère maternelle.

Enfant, il suit ses parents en Allemagne et au Liban, au gré des affectations de son père, et fait ses études au collège Saint-Nicolas à Paris. Très tôt, il se reconnaît une vocation de marin. Il est élevé en vertu des principes de l'éducation d'alors : « Chez nous, on ne parlait jamais d'argent? Un jour, j'ai osé demander à table : « Combien papa gagne-t-il ? » Je devais avoir huit ans ou dix ans. On m'a immédiatement rétorqué : « On ne parle pas d'argent à table, et de toute façon, les enfants n'ont rien à en dire car, n'en gagnant pas, ça ne les regarde pas ». Le capitaine de vaisseau Jules Richard (1867-1933), oncle et témoin de mariage d'Yvonne de Gaulle, lui donne le goût de la Marine nationale.

Études

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Philippe de Gaulle est élève du collège Stanislas, où il obtient son baccalauréat. Son père désire qu'il se prépare à une carrière diplomatique, mais il préfère s'orienter vers une carrière militaire en entrant à l'École navale (promotion 1940).

Carrière militaire

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Le , avec sa mère et ses deux s?urs, il quitte Brest à bord d'un cargo dans l'espoir de retrouver son père dont il a perdu la trace. Il n'entend pas l'appel du 18 Juin lancé par son père, mais en a connaissance le lendemain à son arrivée sur la côte anglaise.

D'après Geoffroy Chodron de Courcel, il fut le premier compagnon de son père mais le titre de compagnon de la Libération ne lui sera pas accordé, la mort d'Hubert Germain en 2021 emportant le dernier compagnon officiel.

Philippe de Gaulle pendant la Seconde Guerre mondiale.

Après avoir participé à de nombreuses sorties à la mer le long des côtes anglaises, à bord des goélettes Belle Poule et Étoile, annexes de l'École navale, il est nommé aspirant en . Il participe à plusieurs stages d'armes dans les écoles britanniques, dont le Royal Naval College de Dartmouth.

Embarqué sur la corvette Roselys, de février à (bataille de l'Atlantique), il est affecté successivement sur le chasseur CH.11 qui effectue escortes et patrouilles en Manche, puis à la 23 flottille de Motor Torpedo Boat (MTB) de à , où il est l'officier en second de la vedette lance-torpilles MTB.96. Il est promu enseigne de vaisseau de 2 classe en . Il effectue vingt patrouilles en Manche, participe à trois engagements avec l'ennemi, puis embarque sur la frégate La Découverte, de à (bataille de l'Atlantique). Il est promu enseigne de vaisseau de 1 classe en .

Il participe ensuite à la libération de la France (1944-1945), où il commande un peloton du régiment blindé de fusiliers-marins de la 2 DB et combat à Alençon, Argentan et Antony. Le , il participe à la libération de Paris, de la porte d'Orléans en passant par l'École militaire, la rue Royale, le palais du Luxembourg, la gare du Nord, la gare de l'Est, Saint-Denis, Le Bourget et Stains. Il est envoyé depuis la gare Montparnasse pour porter l'ordre de reddition aux Allemands retranchés au palais Bourbon, dans les locaux de l'Assemblée nationale. Il doit négocier seul et désarmé, au milieu d'eux, au risque de se faire tuer si les choses tournent mal. Il participe ensuite à la campagne de Lorraine, la bataille des Vosges, la bataille d'Alsace, la poche de Colmar, la poche de Royan et de la pointe de Grave pour terminer au Berghof à Berchtesgaden pendant l'hiver 1944-1945.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il a reçu six blessures légères. Pour avoir été combattant pendant l'ensemble du conflit, notamment la bataille de l'Atlantique et la campagne de la Manche, il reçoit au début d' à Argenton-sur-Creuse la croix de guerre 1939-1945 avec trois citations, des mains du général Leclerc.

En , comme les deux tiers de ses camarades anciens élèves de l'École navale en Grande-Bretagne, il poursuit sa carrière dans la Marine nationale française. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur à la fin de l'année 1946. Il est alors âgé de 24 ans.

Il est titulaire des brevets de nageur de combat, brevet d'escouade commando, brevet d'instructeur parachutiste, de fusilier marin au Royal Naval College. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il suit, du au , à la base aéronavale de Chapel Hill en Caroline du Nord (États-Unis) les cours de pilote de chasse et en sort breveté. Après un stage à l'école de l'aviation embarquée de la BAN Cuers du au , il est breveté pilote d'aéronautique et poursuit une carrière dans l'aéronavale. D'abord affecté à la base d'aéronautique navale d'Hyères (Le Palyvestre) le , à la flottille 4 F puis à la flottille 3 F, dotées de Douglas SBD-5 en novembre 1946. Le , il est en charge du service intérieur et capitaine de compagnie. Il effectue de 1946 à 1948 et de 1952 à 1954 deux campagnes de guerre en Indochine dans l'aviation embarquée, avec appontages sur porte-avions durant deux ans et demi.

En 1948, il obtient le brevet de pilote d'hydravion et le , il est affecté comme officier en second de l'escadrille 50 S, l'escadrille d'instruction de l'École navale (basée à Lanvéoc). Il est promu lieutenant de vaisseau le . En 1951, il est l'un des premiers pilotes d'hélicoptères français en obtenant son brevet de pilote aux États-Unis auprès de Sikorsky, l'un des développeurs des premiers hélicoptères. Le , il est affecté comme chef du service d'instruction, puis officier en second à la flottille 2 F à la BAN Port-Lyautey comme officier en second de la 2 F, équipée de d'avions de patrouilles maritimes Lancaster. En 1952, il obtient le brevet de pilote de ligne.

Entre le et le , il devient officier en second de la flottille 6 F, affectée à la BAN de Lartigue (Oranie) (avions embarqués Grumman équipée de bombardiers-torpilleurs TBM. Du au , il est le commandant de la flottille 6F. Du au , il embarque à bord du porte-avions La Fayette en tant que chef du service pont d'envol-hangar (PEH). Durant cette période, il effectue deux missions en Indochine dans l'aéronavale, embarqué sur porte-avions. (guerre d'Indochine).

Capitaine de corvette le , il est chef du service instruction de la BAN Hyères-Le Palivestre du au . Il est affecté au 3 bureau de l'état-major de la marine du au .

Du au , il est stagiaire à l'école supérieure de guerre navale puis il est affecté au 3 bureau section aéronautique de l'état-major de la marine du au .

Du au , il est adjudant de la 2 division d'escorteurs d'escadre (DEE2), à bord de l'EE Duperré. Du au , il prend le commandement de l'escorteur rapide Le Picard et brièvement en fin d'embarquement il est chef de la 3 division d'escorteurs rapides : la 3 DER.

Capitaine de frégate le , il débarque du Picard le . Il est élève du Collège de défense de l'OTAN entre le et le . D'abord du au , il est affecté à la division emploi de l'État-Major des armées, puis du au , commande l'aéronautique navale de la région parisienne à Dugny-Le Bourget.

Capitaine de vaisseau le , il est affecté à la division Armements navals, à l'État-major des armées du au . Il commande la frégate lance-missiles Suffren du au . Entre le et le , il fait ensuite partie du groupe de travail sur l'avenir de la Marine (État-major de la Marine). Il est auditeur au Centre des hautes études militaires (CHEM) et à l'Institut des hautes études de Défense nationale (IHEDN) entre le et le . Il commande ensuite l'aéronautique navale de la 2 région maritime (Brest) entre le et le . Entre le et le , il est chef de la division Études générales à l'État-major des Armées.

Philippe de Gaulle en 1976.

Contre-amiral le , il commande le Groupe naval d'essais et de mesures (GROUPEM) du au , hissant sa marque sur le bâtiment réceptacle Henri Poincaré. Il commande ensuite l'aviation de patrouille maritime (ALPATMAR) à la BAN Dugny-Le Bourget entre le et le .

Philippe de Gaulle en 1976.

Vice-amiral le , il commande l'escadre de l'Atlantique du au .

Élevé au rang et appellation de vice-amiral d'escadre le , il préside la commission permanente des essais entre le et le .

Élevé au rang et appellation d'amiral, le , Philippe de Gaulle termine sa carrière au poste d'inspecteur général de la Marine du au avant d'être admis en deuxième section, le .

Par ailleurs, il enseigne à l'École supérieure de guerre navale (1958-1959, 1962-1967, 1968-1982), au Centre des hautes études militaires (1969-1982), à l'Institut des hautes études de défense nationale (1969-1982) et au Collège de défense de l'OTAN (1962-1967). Il est membre du Conseil supérieur de la Marine à partir de 1977. Il dirige la délégation française lors des négociations de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, convention conclue à Montego Bay (Jamaïque) le après 9 ans de discussions. Celle-ci prévoyant la création du Tribunal international du droit de la mer et de l'Autorité internationale des fonds marins.

Parcours politique

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Philippe de Gaulle est élu sénateur de Paris le 28 septembre 1986 puis réélu le . Il siège au Sénat jusqu'en 2004.

Vie privée

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Tombe d'Henriette et de Philippe de Gaulle au cimetière de Colombey-les-Deux-Églises.

Le , Philippe de Gaulle épouse à Poncin dans l'Ain, Henriette Marie Joséphine de Montalembert de Cers (1929-2014).

Le couple a eu quatre fils, et à , six petits-enfants et deux arrière-petits-enfants :

Philippe de Gaulle fête son 100 anniversaire le .

Mort

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Il rejoint l'hôpital militaire des Invalides, devenant son plus ancien et illustre pensionnaire. Il passe ses deux dernières années de vie dans l'institution militaire. C'est là qu'il meurt dans la nuit du 12 au 13 mars 2024 à l'âge de 102 ans.

Un hommage national présidé par Emmanuel Macron lui est rendu aux Invalides le , en présence notamment de l'ancien président Nicolas Sarkozy, du prince Albert II de Monaco, du grand-duc et de la grande-duchesse de Luxembourg. Philippe de Gaulle est ensuite enterré à Colombey-les-Deux-Églises le même jour, dans le même tombeau que son épouse et à proximité de la sépulture de ses parents.

  1. ? Acte de naissance Paris 15e, 17 décembre 1921 (acte n° 4734)-31 décembre 1921 (acte n° 4892), page 20/28 acte N°4848
  2. ? Michel Tauriac, De Gaulle avant de Gaulle ? La construction d'un homme, Paris, Plon, 2013, 471 p., chap. 16.
  3. ? Philippe de Gaulle et Michel Tauriac, De Gaulle mon père, Plon,
  4. ? Frédérique Neau-Dufour, Yvonne de Gaulle, Fayard, , 590 p.
  5. ? Bertrand Le Gendre, « L'amiral Philippe de Gaulle, fils du Général, est mort », sur Le Monde,
  6. ? Fraçous Guillaume Lorrain, « L'amiral de Gaulle souffle ses cent bougies », Le Point,‎ (lire en ligne)
  7. ? Le Figaro avec AFP, « Décès de l'un des trois derniers compagnons de la Libération, Pierre Simonet », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
  8. ? Philippe-Jean Catinchi, « L'ancien résistant Daniel Cordier, secrétaire de Jean Moulin pendant la Seconde Guerre mondiale, est mort », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  9. ? « régiment blindé de fusiliers marins », sur rbfm-leclerc.com (consulté le ).
  10. ? Stéphane Hoffmann, « Sept morts oubliés. Un épisode peu connu de la guerre 39-45 », Le Figaro Magazine, 15 novembre 2019, p. 106.
  11. ? « Ecole Navale / Espace tradition / Officiers célèbres », sur ecole.nav.traditions.free.fr (consulté le )
  12. ? U.S. Navy Pre-Flight School, Chapel Hill, N.C.
  13. ? « flottille 6 F », sur enpa-capmatifou.org (consulté le ).
  14. ? « Flotille 6F », sur netmarine (consulté le )
  15. ? Caroline Pigozzi, « De Gaulle : Le dernier adieu de son fils », sur parismatch.com, .
  16. ? 53 membres de la famille de Gaulle rédigeront un article dans Le Monde intitulé « Non », sous l'impulsion de Rémi de Gaulle.
  17. ? Décret du 15 septembre 2016 portant nomination d'un conseiller d'État en service extraordinaire.
  18. ? « Philippe de Gaulle, le fils du Général, est mort », sur Le Figaro, (consulté le ).
  19. ? « Mort de Philippe de Gaulle : Emmanuel Macron présidera un hommage national en mémoire de ce «grand résistant» », sur Figaro Live, (consulté le ).
  20. ? « Mort de Philippe de Gaulle : un hommage national sera rendu au fils du Général la semaine prochaine aux Invalides », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. ? « Aux Invalides, les têtes couronnées rendent un dernier hommage à Philippe de Gaulle », sur parismatch.com, (consulté le ).
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