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Naissance | Lillebonne (France) |
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Nom de naissance |
Annie Thérèse Blanche Duchesne |
Nationalité |
française |
Formation |
Université de Rouen-Normandie Université de Bordeaux Lycée Jeanne d'Arc de Rouen |
Activités |
Écrivaine, enseignante, réalisatrice de cinéma |
Période d'activité |
Depuis |
Membre de |
Association pour l'autobiographie |
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Genre artistique |
Auto-socio-biographie |
Influencée par |
La Nausée, Les Choses, Élise ou la vraie vie, Virginia Woolf, Simone de Beauvoir, Pierre Bourdieu |
Site web | |
Distinction |
Prix Renaudot 1984 Prix Maillé-Latour-Landry 1984 Prix Marguerite-Duras 2008 Prix François-Mauriac 2008 Prix de la langue française 2008 Prix Strega européen 2016 Prix Marguerite Yourcenar 2017 Prix Nobel de littérature 2022 |
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Annie Ernaux, née Duchesne le à Lillebonne (Seine-Inférieure), est une professeure de lettres et écrivaine française. Le prix Nobel de littérature lui est décerné en 2022 pour « le courage et l'acuité clinique avec laquelle elle découvre les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle ».
Née dans un milieu modeste, elle passe son enfance et son adolescence à Yvetot, en Haute-Normandie, avant de faire ses études à l'université de Rouen, puis à celle de Bordeaux. Elle devient successivement professeure certifiée, puis agrégée de lettres modernes en 1971. Elle enseigne jusqu'à la retraite, qu'elle prend en 2000, afin de préserver son activité d'écriture des impératifs économiques.
Annie Ernaux fait son entrée en littérature en 1974 avec Les Armoires vides, un roman autobiographique. Elle obtient en 1984 le prix Renaudot pour La Place, également autobiographique.
Son ?uvre littéraire, pour l'essentiel autobiographique, qui entretient des liens étroits avec la sociologie, est traduite dans une cinquantaine de langues.
Annie Thérèse Blanche Duchesne naît le à Lillebonne (Seine-Inférieure) de parents cauchois dans un milieu social modeste. Son père, Alphonse Léon Duchesne (1899-1967), est né à Autretot, et sa mère, Blanche Madeleine Dumenil (1906-1986), à Yvetot ; ils sont ouvriers, puis exploitants, avant de devenir propriétaires d'un café-épicerie à Yvetot. Leurs généalogies respectives remontent au XVII siècle avec des familles de paysans, cultivateurs et tisserands issues de Hautot-Saint-Sulpice, Étoutteville, Ouville-l'Abbaye , villages tous situés à moins de 10 km au nord d'Yvetot.
En 1950, en écoutant une conversation de sa mère, elle apprend l'existence d'une s?ur aînée, Ginette (1932-1938), morte de diphtérie.
Elle passe son enfance et son adolescence à Yvetot, où ses parents l'inscrivent dans un établissement d'enseignement privé catholique pour jeunes filles , au lycée Jeanne-d'Arc à Rouen, obtient le baccalauréat en 1959 à Caen puis poursuit ses études à l'université de Rouen et à celle de Bordeaux à partir de 1964. Elle devient successivement professeure certifiée, puis agrégée de lettres modernes en 1971. Elle travaille un temps à un projet de thèse, inabouti, sur Marivaux.
Au début des années 1970, elle enseigne au lycée de Bonneville, au collège Évire à Annecy-le-Vieux puis en 1977 à Pontoise avant d'intégrer le Centre national d'enseignement à distance (CNED).
En 1964, elle épouse Philippe Ernaux, étudiant à Sciences Po qui deviendra haut-fonctionnaire territorial. Ils ont deux fils : Éric (né en 1964) et David (né en 1968). Le couple divorce en 1981 après 17 ans de vie commune.
De 1994 à 1997, elle a une relation amoureuse avec Philippe Vilain, alors étudiant à Rouen, de 30 ans son cadet. Il a pour elle une ferveur dont, dit-elle, elle « n'avait jamais été l'objet de la part d'un amant. Avec mon mari autrefois, je me sentais une fille du peuple, avec lui, cette fois j'étais une bourge ».
Entre mars 2003 et janvier 2004, atteinte d'un cancer du sein, elle partage la vie du photographe Marc Marie.
Avec son fils David, elle présente le film Les Années Super 8 (en compétition pour la Caméra d'or) à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes 2022, le film est sortie en salles le 14 décembre 2022.
Elle réside à Cergy (Val-d'Oise) depuis 1975.
Annie Ernaux publie son premier roman, à caractère autobiographique, Les armoires vides aux éditions Gallimard en 1974. Puis, chez le même éditeur, Ce qu'ils disent ou rien en 1977, La Femme gelée en 1981 et La Place en 1983, autre de ses ouvrages à caractère autobiographique qui obtient le prix Renaudot en 1984.
Suivent une dizaine d'ouvrages publiés, dont Une femme en 1988, Passion simple en 1992, La Honte en 1997, L'Événement (2000) et L'Occupation en 2002.
Les Années, vaste fresque qui court de l'après-guerre à nos jours, publiée en 2008, est récompensée en 2008 et 2009 par plusieurs prix. Cette même année 2008, elle reçoit le prix de la langue française pour l'ensemble de son ?uvre.
En 2011, Annie Ernaux publie L'Autre Fille, une lettre adressée à sa s?ur Ginette, décédée en 1938, ainsi que L'Atelier noir, qui rassemble différents carnets d'écriture constitués de notes, de plans et de réflexions liées à la rédaction de ses ouvrages. La même année, une anthologie intitulée Écrire la vie paraît dans la collection « Quarto ». Elle rassemble la plupart de ses écrits autobiographiques et propose un cahier d'une centaine de pages, composé de photos et d'extraits de son journal intime inédit.
En avril 2016, elle publie à nouveau un récit autobiographique, Mémoire de fille, dans lequel, près de soixante ans plus tard, elle se penche sur l'année de ses 18 ans, l'été 1958, lorsqu'elle a ses premières relations sexuelles et sa première expérience de la vie en collectivité pendant une colonie de vacances dans l'Orne ? expérience qui restera pour elle, comme elle l'écrit dans l'ouvrage, « la grande mémoire de la honte, plus minutieuse, plus intraitable que n'importe quelle autre. Cette mémoire qui est en somme le don spécial de la honte ». Dans ce livre, elle évoque aussi son séjour à Finchley, dans la banlieue de Londres, comme fille au pair en 1960, avant qu'elle ne décide d'étudier les lettres à l'université de Rouen, abandonnant la formation entamée pour devenir institutrice.
Son ?uvre aborde fréquemment des thèmes du féminisme et de l'engagement politique.
En 2017, elle reçoit le prix Marguerite-Yourcenar, décerné par la Société civile des auteurs multimédia, pour l'ensemble de son ?uvre.
Elle est de plus en plus traduite et diffusée en langue anglaise, notamment ses deux ouvrages Les Années et L'Événement. Ce dernier est adapté au cinéma en long-métrage, en 2021, par Audrey Diwan.
Le , l'Académie suédoise annonce que le prix Nobel de littérature est décerné à Annie Ernaux « pour le courage et l'acuité clinique avec laquelle elle met à découvert les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle ». Elle est la 17 femme à se voir décerner ce prix prestigieux. Ce choix suscite les éloges de la presse internationale qui salue les combats politiques et sociétaux de l'écrivaine normande, et souligne l'originalité de son écriture. Le journal régional Paris-Normandie parle d'« une fierté normande », « même si elle eut parfois des mots durs à l'endroit de sa région natale ».
Dans son discours à l'Académie suédoise, elle indique avoir placé dès 1974 son ?uvre littéraire, pour l'essentiel autobiographique et entretenant des liens étroits avec la sociologie, dans une aire sociale et féministe, constatant que son but affiché de « venger sa race et venger son sexe ne feraient qu'un dorénavant ».
Impliquée dans les luttes sociales et politiques, engagée politiquement à gauche, la féministe Annie Ernaux ne confond pas « l'action politique de l'écriture littéraire, soumise à sa réception par le lecteur ou la lectrice avec les prises de position qu'[elle]j [s]e sen[t] tenue de prendre par rapport aux événements, aux conflits et aux idées », comme le faisaient les écrivains et intellectuels français des années 1950. La littérature est le lieu d'émancipation où elle inscrit sa voix de femme et de transfuge social.
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