Le carbone est l'élément chimique de numéro atomique 6, de symbole C. Il possède trois isotopes naturels : les carbones 12 (C) et 13 (C) qui sont stables et le carbone 14 (C) qui est radioactif de demi-vie 5 730 années, utilisé pour dater des objets ayant incorporé du carbone naturel.
Le carbone est l'élément le plus léger du groupe 14 du tableau périodique. Le corps simple carbone présente plusieurs formes allotropiques dont principalement le graphite et le diamant. L'élément carbone forme divers composés inorganiques comme le dioxyde de carbone CO2, et une grande variété de composés organiques et de polymères. C'est l'élément de base de toutes les formes de vie connues.
Le carbone est le 4 élément le plus abondant dans l'univers et le 15 le plus abondant dans la croûte terrestre. Il est présent sur Terre à l'état de corps simple (charbon et diamants), de composés inorganiques (CO2) et de composés organiques (biomasse, pétrole et gaz naturel). De nombreuses structures basées sur le carbone ont également été synthétisées : charbon actif, noir de carbone, fibres, nanotubes, fullerènes et graphène.
La combustion du carbone sous toutes ses formes a été le fondement du développement technologique dès la préhistoire. Les matériaux à base de carbone ont des applications dans de nombreux autres domaines : matériaux composites, batteries lithium-ion, dépollution de l'air et de l'eau, électrodes pour les fours à arc ou la synthèse de l'aluminium, etc. Diverses recherches scientifiques ont mis en évidence la possibilité d'utiliser le carbone comme catalyseur ou support de catalyseur et comme électrocatalyseur.
? (en) David R. Lide, CRC Handbook of Chemistry and Physics, CRC Press Inc, , 90 éd., 2804 p., Relié (ISBN 978-1-420-09084-0)
?L' IUPAC Commission on Isotopic Abundances and Atomic Weights donne: min: 12,0096 max: 12,0116 moy: 12,0106 ± 0,001; valeur cohérente avec une teneur en isotope 13 de 1,0565 %
? (en) Beatriz Cordero, Verónica Gómez, Ana E. Platero-Prats, Marc Revés, Jorge Echeverría, Eduard Cremades, Flavia Barragán et Santiago Alvarez, « Covalent radii revisited », Dalton Transactions, , p. 2832 - 2838 (DOI 10.1039/b801115j)
?Paul Arnaud, Brigitte Jamart, Jacques Bodiguel, Nicolas Brosse, Chimie Organique 1 cycle/Licence, PCEM, Pharmacie, Cours, QCM et applications, Dunod, , 710 p., Broché (ISBN 2100070355)
?"Ionization Energies of Atoms and Atomic Ions," in CRC Handbook of Chemistry and Physics, 91st Edition (Internet Version 2011), W. M. Haynes, ed., CRC Press/Taylor and Francis, Boca Raton, FL., p. 10-203
?(en) D. D. L. CHUNG, « Review Graphite », Journal of Materials Science (en), vol. 37, , p. 1475 ? 1489 (DOI 10.1023/A:1014915307738)
?(en) Jen? Sólyom, Fundamentals of the physics of solids vol. 1 Structure and Dynamics, Springer, , 204 p.
?Base de données Chemical Abstracts interrogée via SciFinder Web le 15 décembre 2009 (résultats de la recherche)
?« Carbone » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
?Jazer Jose H. Togonon, Pin-Chieh Chiang, Hong-Jhen Lin et Wei-Che Tsai, « Pure carbon-based electrodes for metal-ion batteries », Carbon Trends, vol. 3, , p. 100035 (ISSN 2667-0569, DOI 10.1016/j.cartre.2021.100035, lire en ligne, consulté le )
?P. González-García, « Activated carbon from lignocellulosics precursors: A review of the synthesis methods, characterization techniques and applications », Renewable and Sustainable Energy Reviews, vol. 82, , p. 1393?1414 (ISSN 1364-0321, DOI 10.1016/j.rser.2017.04.117, lire en ligne, consulté le )
?Pavani Dulanja Dissanayake, Siming You, Avanthi Deshani Igalavithana et Yinfeng Xia, « Biochar-based adsorbents for carbon dioxide capture: A critical review », Renewable and Sustainable Energy Reviews, vol. 119, , p. 109582 (ISSN 1364-0321, DOI 10.1016/j.rser.2019.109582, lire en ligne, consulté le )
?(en) Ádám Prekob, Viktória Hajdu, Gábor Muránszky et István Kocserha, « Application of carbonized ion exchange resin beads as catalyst support for gas phase hydrogenation processes », Reaction Kinetics, Mechanisms and Catalysis, vol. 129, n 1, , p. 85?94 (ISSN 1878-5204, DOI 10.1007/s11144-019-01694-7, lire en ligne, consulté le )
?(en) Em?ke Sikora, Adrienn Kiss, Zsuzsa H. Göndör et Péter Pekker, « Fine-tuning the catalytic activity by applying nitrogen-doped carbon nanotubes as catalyst supports for the hydrogenation of olefins », Reaction Kinetics, Mechanisms and Catalysis, vol. 129, n 1, , p. 95?106 (ISSN 1878-5204, DOI 10.1007/s11144-019-01705-7, lire en ligne, consulté le )
?Anodic generation of hydrogen peroxide in continuous flow, DOI: 10.1039/D2GC02575B (Paper) Green Chem., 2022, 24, 7931-7940
?Weijian Duan, Ge Li, Zhenchao Lei et Tonghe Zhu, « Highly active and durable carbon electrocatalyst for nitrate reduction reaction », Water Research, vol. 161, , p. 126?135 (ISSN 0043-1354, DOI 10.1016/j.watres.2019.05.104, lire en ligne, consulté le )
Erreur de référence?: Des balises <ref> existent pour un groupe nommé «?alpha?», mais aucune balise <references group="alpha"/> correspondante n'a été trouvée
Histoire et étymologie
[modifier | modifier le code]
Le nom carbone vient du latin carbo, carb?nis (« charbon »). La fabrication de carbone sous forme de charbon de bois par pyrolyse du bois sous une couche de terre était aussi connue des Romains. Le carbone sous sa forme diamant est connu depuis l'antiquité en Asie, il est aussi mentionné dans l'ancien testament. Son nom vient aussi du romain adámas, adámantis (« acier dur »).
La notion d'élément carbone apparaît lorsque René-Antoine Ferchault de Réaumur étudie la formation d'acier à partir de fer, il constate que cette transformation correspond à l'absorption d'un élément par le fer. En 1772, Antoine Lavoisier étudie ensuite la combustion de charbon et de diamants, il constate la formation notable de dioxyde de carbone, mais ne détecte pas la formation d'eau. Il prouve ainsi que ces deux matériaux sont formés uniquement de carbone.
Le graphite naturel était connu depuis l'Antiquité, mais sa nature n'était pas comprise, car on le confondait avec la molybdénite et on croyait que c'était une forme de plomb. En 1779, Carl Wilhelm Scheele démontre, lui aussi par oxydation du graphite, qu'il est composé principalement de carbone. En 1787, la Nomenclature chimique de Louis-Bernard Guyton-Morveau lui consacre un article en définissant le carbone comme la forme pure du charbon.
Le nom « carbone » n'apparaît dans le dictionnaire de l'Académie française qu'à sa 6 édition (1832-5).
L'histoire est ensuite marquée par l'importance accrue du carbone, on peut citer par exemple :
1828 : découverte des composés organiques et de la chimie organique (voir article Friedrich Wöhler) ;
1842 : avec la résistance des matériaux, August Wöhler pose les fondements de la future « science des matériaux » ;
1985 : découverte des fullerènes par Robert Curl, Harold Kroto et Richard Smalley ;
2004 : découverte du graphène par Andre Geim, composé d'une seule couche de Graphite.
?Informations lexicographiques et étymologiques de « Carbone » (sens Étymol. et Hist.) dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
? (en) M. E. Weeks, « The discovery of elements. I. Elements known to the ancient world », Journal of Chemical Education, vol 9(1) 1932, p. 4-10.
? R.-A. Ferchault de Réaumur, « L'art de convertir le fer forgé en acier, et l'art d'adoucir le fer fondu, ou de faire des ouvrages de fer fondu aussi finis que le fer forgé », 1722.