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Henri Bosco
Biographie
Naissance

Avignon (France)
Décès
(à 87 ans)
Nice (France)
Sépulture
Cimetière de LourmarinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Fernand Marius BoscoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Université Grenoble-AlpesVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Écrivain
Père
Louis Bosco (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Madeleine Bosco (d) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Genre artistique
Roman
Distinction
Grand prix national des Lettres (1953)
Prix Renaudot (1945)
Prix Louis Barthou (1947)
Prix des Ambassadeurs
Grand prix de la Méditerranée
Prix de l'Académie de Vaucluse (1966)
Grand prix de littérature (1968)
?uvres principales
  • L'Âne Culotte (1937)
  • L'Enfant et la Rivière (1945)
  • Le Mas Théotime (1945)
  • Malicroix (1948)
  • Le Renard dans l'île (1956)

Fernand Marius Bosco, dit Henri Bosco, né le en Avignon et mort le à Nice, est un romancier français.

  1. ? Tel qu'écrit sur son acte de naissance.

Biographie

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Plaque sur la maison natale d'Henri Bosco.

Henri Bosco est issu d'une famille provençale, ligure et piémontaise, dont les origines les mieux identifiées se trouvent près de Gênes. Sa famille paternelle est apparentée à don Jean Bosco, le fondateur des salésiens à Turin. Il est né au n 3 de la rue Carreterie, entre la place Pignotte et la place des Carmes, à Avignon, en . À la fin du XIX siècle, il s'agissait du quartier d'Italiens, qui y avaient leur paroisse. Sa maison natale est aujourd'hui identifiée par une plaque de marbre.

Son père, Louis Bosco (1847-1927), était originaire de Marseille où il repose, bien que décédé à Lourmarin. Il était tailleur de pierre, luthier et chanteur d'opéra, souvent en déplacements. Sa mère, Louise Falena (1859-1942), née à Nice, est inhumée à Rabat où son fils était en poste à l'époque de la Seconde Guerre mondiale. Il est le cinquième enfant, les quatre premiers étant décédés prématurément.

Il a trois ans quand sa famille quitte le centre-ville pour habiter une demeure plus vaste et proche de la Durance, le mas du Gage, à l'extrémité du quartier de Monclar, au quartier de Baigne-Pieds. Sa mère lui enseigne d'abord elle-même la lecture et l'écriture. Il entre en classe à l'âge de dix ans, rue Bouquerie, à l'école des Ortolans. Marc Maynègre indique que lors des absences dues aux engagements de son père, le jeune Henri était accueilli par Julie Jouve, sa marraine, originaire de Bédoin, devenue concierge du Conservatoire d'Avignon, ou par la tante Clarisse dont Bosco fera la tante Martine de ses romans.

Il fait ses humanités grecques et latines dans la cité papale. Il est pensionnaire au lycée d'Avignon. « Parallèlement, il poursuit pendant huit ans des études de musique (harmonie et composition musicale) au Conservatoire d'Avignon, tout en suivant des cours de violon auprès de M. Maillet, l'organiste de l'église Saint-Agricol, en face de la librairie Roumanille, du nom du célèbre félibre et ami de Frédéric Mistral. Henri Bosco y fera référence plus tard dans Antonin ». Bosco obtient, en 1909, sa licence de lettres et son diplôme d'études supérieures à l'université de Grenoble, obtenant son diplôme après avoir présenté un mémoire sur la papauté avignonnaise (un festin papal donné au Palais), puis il prépare et réussit son agrégation d'italien en 1922 à l'Institut français de Florence.

Mobilisé en Orient

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Devenu musicien de talent, Henri Bosco occupe ses loisirs à jouer et même écrire de la musique. Lors de la Première Guerre mondiale, il est mobilisé au 4 régiment de zouaves à Salonique. Devenu sergent-interprète en italien à l'État-major de l'Armée d'Orient, sa nouvelle fonction ne lui fait pas quitter les rives méditerranéennes. Il fait campagne aux Dardanelles, en Macédoine, en Serbie, en Albanie, en Hongrie et en Grèce.

La fin de la Grande Guerre le dirige d'abord à Belgrade, à la Faculté des Lettres où il enseigne le français, pendant l'année universitaire 1919-1920, en tant que lecteur et assistant du professeur Bogdan Popovi?.

Profitant de son affectation militaire, le jeune universitaire recopie et décrypte nombre d'inscriptions antiques. Il se lie d'amitié avec Robert Laurent-Vibert, un industriel lyonnais érudit, avec qui, les hostilités finies, il participe au sauvetage et à la restauration du château de Lourmarin, dans le Sud du Luberon. Il deviendra en 1941 l'un des administrateurs de la Fondation de Lourmarin Laurent-Vibert, fondée par l'Académie des Sciences Agriculture, Art et Belles Lettres d'Aix-en-Provence.

Séjour napolitain

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La paix revenue, Henri Bosco est détaché à l'Institut français de Naples où il donne, durant dix ans, des cours publics. Il y a comme collègue Jean Grenier, ainsi que Max Jacob, de passage sur la côte amalfitaine. Il y écrit, en 1924, son premier livre, Pierre Lampédouze, dans lequel il décrit sa ville natale : « Toute la ville est argentée de métal pur. C'est le dimanche des Rameaux. Saint-Agricol clame sa joie. Saint-Didier tinte à tous vents. Saint-Pierre a des battants qui font tourner les cloches. Les Carmes chantent en patois un vieux cantique de Maillane, toutes les chapelles s'appellent dans les rues lointaines où fleurissaient, jadis, les confréries, et les confréries et les couvents qui sont perdus sous les remparts, font danser leurs petites cloches, et le grand bronze du bourdon de Notre-Dame des Doms dont dépendent quatre paroisses, du sommet de sa métropole, jette sa gloire et sa clarté à travers toute la Provence ».

Son deuxième livre, Irénée, est inspiré d'un premier et grand amour pour la belle triestine Silvia Fondra, sans que s'estompe le souvenir de sa Provence natale.

Au cours de son séjour à Naples, il se passionne pour les recherches en cours sur Pompéi et la fameuse Villa des Mystères, avec un intérêt tout particulier pour l'orphisme.

Il se marie le à Ollioules, dans le Var, avec la Gersoise Madeleine Rhodes (1898-1985). Ils n'auront pas d'enfant.

En 1930-31, il écrit le premier roman de la trilogie de Hyacinthe, L'Âne Culotte.

?uvre littéraire

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En 1931, Henri Bosco rejoint le Maroc où il restera jusqu'en 1955. En , il écrit Le Sanglier, faisant la démonstration que le roman d'aventures n'a pas forcément besoin d'exotisme, ni d'escouades policières, pour organiser une chasse à l'homme.

Il va passer une longue partie de sa vie comme professeur de Lettres classiques puis de Rhétorique Supérieure (Khâgne) au lycée Gouraud de Rabat et président de l'Alliance Française au Maroc. À la fin de la guerre, en 1945, il obtient le Prix Renaudot pour Le Mas Théotime et le prix Louis Barthou en 1947.

En 1953, sa carrière de romancier est couronnée par le Grand prix national des Lettres.

En 1968, Henri Bosco se voit décerner le grand prix de littérature de l'Académie française pour l'ensemble de son ?uvre.

Cette récompense prestigieuse avait été précédée d'un hommage rendu à Avignon, deux ans auparavant. Le , le romancier, devant un parterre de cinq cents personnes, fut accueilli dans la salle des fêtes de l'hôtel de ville. Il se vit honorer du Prix de l'Académie de Vaucluse, récompense décernée pour la première fois par le Conseil général. Ce prix lui fut décerné pour « sa remarquable ?uvre romanesque et ses livres de souvenirs ».

Romancier du Luberon

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Arrivé à l'âge de la retraite de l'Éducation nationale, Henri Bosco partage sa vie entre Nice et Lourmarin, en compagnie de Madeleine. En , il achète la Maison Rose, à Cimiez, sur les hauteurs de Nice. Il séjourne souvent dans son bastidon de Lourmarin, célébrant le Luberon qu'il affectionne, terre de paysans et de vignerons mais surtout de mystères qu'il va chanter avec des accents homériques.

Au temps des amandiers en fleurs, Lourmarin, la seconde patrie d'Henri Bosco.

En 1955, il est candidat à l'Académie française.

Humaniste, Bosco aime cette montagne magique : les hommes simples depuis la nuit des temps y ont vécu et souffert, au sein d'une nature généreuse. « Je les connais tous, les sites humains d'où sont partis les hommes, l'abri du charbonnier, la cuve à vin creusée dans la paroi du roc, le poste à feu oublié du chasseur et, quelque part en un lieu hanté de moi seul, perdu dans la broussaille, cette aire immense avec des talus et quatre grands fossés mangés par l'herbe. Un vieux peuple, rude et sensé, au cours d'une migration énergique, avait sans doute établi là, jadis, son camp à l'ombre de la Terre. »

Dernières volontés

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Pierre tombale d'Henri Bosco au cimetière de Lourmarin.

Le chantre du Luberon désirait reposer au cimetière de Lourmarin. Henri Bosco fit part de ses dernières volontés dans un texte publié par ses amis d'Alpes de Lumières : « Enfin on chantera tes bêtes : renards, martres, fouines, blaireaux, nocturnes et le sanglier qui est peut-être ton dernier dieu (Mais silence, tu me comprends...).
Pour moi, si quelque jour, je dois tomber loin de ta puissance, je veux qu'on ramène mes cendres à Lourmarin, au nord du fleuve, là où vécut mon père et où, trop peu de temps, j'ai connu les conseils de l'Amitié.
Et que l'on creuse alors sur ta paroi, en plein calcaire, là-haut loin des maisons habitées par les hommes, entre le chêne noir et le laurier funèbre, un trou, ô Luberon, au fond de ton quartier le plus sauvage. J'y dormirai.
Et puisse-t-on graver, si toutefois alors quelqu'un prend souci de mon ombre, sur le roc de ma tombe, malgré ma mort, ce sanglier »
.

Il meurt à Nice en 1976, à 87 ans, et est enterré à Lourmarin (Vaucluse). Son épouse est décédée en 1985.

  1. ? Marc Maynègre, 2006, p. 6.
  2. ? Marc Maynègre, 2006.
  3. ? « Les agrégés de l'enseignement secondaire. Répertoire 1809-1960 », sur cnrs.fr (consulté le ).
  4. ? « Bosco, Henri (1888-1976) », sur bunum.univ-cotedazur.fr (consulté le )
  5. ? Grand Prix de littérature, Académie française, consulté en ligne le 15 mars 2015.
  6. ? Suzanne Cervera, « Henri Bosco, le campagnard de Cimiez. La Maison rose, un haut lieu de l'esprit ».
  7. ? JACQUELINE PIATIER., « " Jean de la Lune " à l'Académie française », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  8. ? Alpes de Lumières (1972), post-face de Luberon.
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